samedi 24 février 2007

mes bons mots sur ségolène pour éviter les "maux" de royal

les images choc au gré de mes lectures :
- dépenser sans penser
-la fé clochette
- son premier ministre devra être merlin l'enchanteur
-calinothérapie d’assistance sociale
- elle veut entrainer le pays dans une sorte de régression infantile- On est dans l’intime.

Philippe muray en 2004 extraits:
C'EST LE DALAÏ MAMA »

« Je souris partout est le slogan caché de ce sourire et son programme de gouvernement. C'est un sourire de nettoyage et d'épuration. Il se dévoue pour en terminer avec le Jugement Terminal. Il prend tout sur lui, christiquement ou plutôt ségolènement. C'est le Dalaï Mama du troisième millénaire...»

« C'est un sourire de salut public, comme il y a des gouvernements du même nom. C'est évidemment le contraire d'un rire. Ce sourire-là n'a jamais ri et ne rira jamais, il n'est pas là pour ça. Ce n'est pas le sourire de la joie, c'est celui qui se lève après la fin du deuil de tout. Les thanatopracteurs l'imitent très bien quand ils font la toilette d'un cher disparu. »

Que nous évoquent cette voix venue d’ailleurs pour nous réprimander, nous amender, nous sublimer ? Qu’est-ce que ce miracle qui descend sur nous, cette épiphanie souriante de la vraie foi, cette conception sans tache d’un credo purifié, ces tailleurs blancs rehaussés de couleurs célestes, cette parole évasive et impérieuse à la fois ? Mais oui, c’est bien le 11 février 1858, date de la première apparition de la Vierge, dans la grotte de Massabielle, à Bernadette Soubirous. J’aurais dû m’en douter…

principe de précaution .....royal

je cite Xavier Darcos sur le sujet :
Il s’agit de se garantir de tout, en prévision du peu prévisible, de se méfier du probable. En d’autres termes, c’est refuser tout risque, le moindre soupçon de menace ou de hasard interdisant d’oser, donc d’agir. Les premières inoculations, comme celles de Pasteur, auraient été impossibles dans un tel contexte. Chacun se dispose à s’assurer contre tout et à se retourner contre ceux qui n’ont pas empêché qu’un risque soit couru et assumé, à la manière de ces fumeurs qui font des procès aux fabricants de tabacs (et qui les gagnent). Les avocats et les assureurs ont de beaux jours devant eux. Les innovateurs et inventeurs, en revanche, feront bien de se méfier, donc de cesser d’innover et d’inventer. Je me disais, en écoutant lundi Ségolène Royal, courtoise, compassionnelle, touchante au sens propre et au sens figuré, qu’elle a bien intégré cette manie de notre société, hantée par le risque. Cette calinothérapie d’assistance sociale peut séduire : c’est une sorte de régression infantile, de cet âge où, justement, les grandes personnes ne cessent de prévenir les élans des tout petits. On est dans l’intime. Je me souviens que, quand elle était ministre de l’enseignement scolaire, elle parlait des élèves en les nommant « les petits bouts de choux ». Elle devrait être ministre de l’antérieur.

samedi 17 février 2007

le libéralisme pour les nuls

un super lien !!!!!

des liens pour répondre à la question : qu'est ce que le libéralisme

voici un beau texte qui définit et détaille les courants du libéralisme : c'est clair et pedagogique
un autre encore et enfin celui ci d'un beau site Québécois -
toutes ces lectures pour mettre fin aux idées reçues ( et fausses ) sur le sujet et à la diabolisation de ce beau mot et de cette belle philosophie

vendredi 16 février 2007

Le décrochage de la France en chiffres

quelques chiffres qui en disent long....

Sur le taux de smicards en France d'abord :
un sur six au lieu de un sur dix à la fin des années 1980 : le pays compte 2,5 millions de smicards ce qui représente 16,8% des salariés -à titre comparatif ils sont moins de 2% aux USA , 1,4% au Royaume Uni, 5,5 % au Portugal ,et dans ces pays ce sont essentiellement des jeunes sans formation alors qu'en France nombreux sont ceux qui sont déjà âgés ou bien avec une formation.
Et avec les promesses de Mme Royal la proportion de smicards en France va s'envoler ....

autres chiffres (mais non sans rapport avec les précédents ) sur la croissance cette fois :
D'après une étude de l'OFFICE EUROPEEN DE STATISTIQUES Eurostat de 2006 , le PIB par habitant en France ne serait que de 8% supérieur à la moyenne des 25 pays membres ( parmi lesquels il y a ne l'oublions pas les nouveaux arrivants de l'Europe de l'Est !) alors que Pays Bas, Danemark, Suède, Royaume Uni se situeraient entre 15 et 25% au-dessus de la moyenne-

Le dernier rappor du Conseil de l'Emploi présidé par J Delors a montré par ailleurs que l'inégalité entre les + riches et les + pauvres a légèrement baissé entre 1996 et 2004 ( contrairement aux idées reçues)

Enfin le taux de croissance : si la FRANCE avait eu le meme taux de croissance que les pays déjà cités ( Danemark, Pays Bas, Royaume Uni) soit 2,9% en moyenne son PIB serait supérieur de 240 milliards d'euros soit pour une répartition à raison de 60% pour les revenus du travail et 40% pour les revenus du capital une hausse du salaire moyen de 30% Avec le taux de croissance des USA (3,2%)la hausse aurait été de 40% !!!
derniers chiffres : le temps de travail
moyenne hebdomadaire européenne de 38h6 et de 36h42 en France
très parlant le nombre d'heures de travail entre 1980 et 2005 par habitant est passé en Espagne de 643 heures à 736 heures alors qu'en France il chutait de 744 heures à 617 -Inutile de sortir de l'ENA pour expliquer nos problèmes : le bon sens suffit

Segolène Royal


voici une belle image :
Madame Ségolène Royal est comme une vieille boîte de bonbons, l’emballage est beau (encore que ..), il y a encore l’odeur, mais elle est vide.

mes notes sur le livre de Ferry "apprendre à vivre"

Notes personnelles sur le livre de Luc ferry : apprendre à vivre



citation : "avant de penser par soi meme avoir l'humilité de « penser par les autres , avec eux et grace à eux »

le but du livre est de résumer l'essentiel histoire de la pensée car sans philosophie on ne peut rien comprendre au monde qui nous entoure - en effet :

1-la quasi totalité pensées convictions valeurs s'inscrit ds visions du monde elaborées et structurées au fil histoire des idées => nécessité de les comprendre pour en saisir la logique, la portée et les enjeux car toutes les options ( egalitarisme, liberalisme, amour des animaux,attachement ou non etc etc..)furent constructions metaphysiques avant devenir opinions offertes aux hommes

2- la philo aide à vivre (attitude face au temps, la mort )



les réponses philosophiques apportées depuis l'antiquité demeurent présentes = comme dans l'art les oeuvres continuent à nous parler, idem les théories , propositions de vie continent de s'adresser à nous et rien ne peut les rendre obsolètes (à la différence de ce qui se passe en sciences ou une thérie dépassée ou réfutée n'a plus d'intéret)



  • Qu'est ce que la philosophie ??

ni simple réflexion critique ou theorie de l'argumentation ( non spécifiquement attachés à la philo)

l'humain se sait mortel et est donc confronté à cette finitude et ses manifestations, cette présence perceptible au sein meme de la vie ( le temps, le « jamais plus « de quelque chose le passé avec culpabilité, nostalgie, regret, remords ou « paradis perdus » ..)



pour bien vivre ( libre et capable de joie, d'amour ...etc) nécessité vaincre cette peur =but religion et philo – philo = recherche salut sans Dieu

la question essentielle que prennent en charge les religions est celle du salut ( etre sauve) - le moyen est la foi (humilite)salut par un 'Autre »

la philo =doctrine salut par soi-meme ( raison) (Montaigne :philosopher c'est apprendre à mourir)

pour Ferry la religion exige l'abandon de la raison, de l'esprit critique, de la liberté au benefice de la foi

  • les 3 DIMENSIONS (etapes) DE LA PHILOSOPHIE :

    1. l'intelligence de ce qui est (theorie)

    2. la soif de justice (éthique) (ce qu'il faudrait faire quelles règles de vie, de comportement juste avec les autres ..etc)

    3. quete du salut (sagesse) but



tte philosophie part donc des sciences (naturelles, physiques, historiques ...etc) mais aussi s'interroge sur les moyens dont nous disposons pour connaître => la connaissance en tant que telle , les méthodes auxquelles elle recourt, les limites

donc cette première phase (la théorie )étudie

  1. la nature du monde

  2. instruments de la connaissance



  • La première philosophie (grecque)

naissance au VI èsiècle av JC en grèce ( pourquoi ?? parce que démocratie ???)

étude du stoicisme ( naisssance en grèce zénon de Kition et connu surtout par auteurs romains)

  1. théorie (theia (dieu) orao = je vois): L'essence du monde est l'harmonie, l'ordre juste et beau =cosmos ) le divin c'est cet ordre du monde (le logos désigne cet ordonnancement admirable et rationnel) dont nous les humains ne sommes ni les inventeurs ni les auteurs - le caractère divin du monde est immanent (= ne se situe pas ailleurs qu'en lui) et transcendant ( dans le cas contraire ) mais ici on peut dire qu'il est transcendant non pas au monde mais par rapport aux humains puisqu'il est supérieur et extérieur aux hommes – la réalité, l'essence du monde c'est son harmonie c'est une ontologie (= doctrine qui définit structure ou « essence » de l'Etre)

  2. ethique : une justice qui prend l'ordre cosmique pour modèle (s'ajuster au modèle) nécessité d'une « vue d'ensemble » - Donc ce qui est bon c'est ce qui est conforme à l'ordre cosmique que cela nous plaise ou non (ordre extérieur et supérieur aux hommes - théorie de la « juste place » principe du droit romain » rendre à chacun le sien »- la connaissance est pratique puisqu 'elle découle directement sur une éthique et la philo antique insiste sur les « exercices de sagesse » ( par ex pour vaincre le poids du regard des autres ) - impératif de l'imitation de la nature ( plan esthétique, artistique, moral ou politique )

  3. la sagesse : la mort n 'est pas à craindre car nous sommes un fragment éternel du cosmos - la mort est une transformation en quelque chose d'autre dont le monde a besoin- passage d'un état à un autre – pour parvenir à la sagesse nécessité des « exercices de sagesse » pour lutter contre les 2 grands maux : le poids du passé, les mirages du futur – selon Marc Aurèle il faut : « laisser le passé, confier l'avenir à la providence et diriger l'action présente vers la piété et la justice : la piété pour aimer la part que la nature t'attribue car elle l'a produite pour toi et toi pour elle ; vers la justice pour dire la vérité librement et sans détour « - donc le stoicisme va enseigner à se défaire des idéologie qui valorisent l'espérance- la vie bonne c'est la vie sans espérance ni crainte :la vie réconciliée avec ce qui est , l'existence qui accepte le monde tel qu'il va – Epictete recommande à son élève de chasser : l'envie, ,la peur, la joie des maux d'autrui, la mollesse, l'avarice pour s'attacher à Dieu seul et suivre ses ordres – sans cela tu gémiras en cherchant hors de toi un bonheur que tu ne pourras trouver car tu le cherches là ou il n'est pas - autre consigne du stoicisme : le non-attachement : garder en tete l »impermanence « des choses et des etres, (ce qui est différent de l'indifférence) savoir se contenter du présent et l'aimer assez pour ne rien désirer d'autre ou regretter quoi que ce soit - « quand la catastrophe aura eu lieu, je m'y serai préparé » : il faut accomplir chaque action de la vie comme si c'était la dernière- le but est de vaincre les peurs liées à la finitude grace à la mise en oeuvre d'une conviction non pas intellectuelle mais intime et charnelle : celle selon laquelle il n'est pas au fond de différence entre l'éternité et le présent ,une fois du moins que ce dernier n'est plus plusdévalorisé au regard des autres dimensions du temps





la doctrine stoicienne du salut reste anonyme et impersonnelle – c'est dans cette faiblesse que va prospérer le christianisme – certes religion n'est philosophie car meme si meme finalité ( salut ,sagesse , victoire peurs liées à finitude) opposition quant aux moyens ( foi et raison)



  • 15 siècles de christianisme (II ème siècle à la renaissance )

  1. theoria

le logos qui pour les grecs était la structure harmonieuse du monde devient une personne : le Christ : nous allons être sauvés par une personne et aussi en tant que personne => révolution dans définition du divin =>bouleversement de la vision du monde _

la foi devient la faculté théorique par excellence ( et non la raison) => l'important n'est plus l'entendement des philosophes mais l'humilité des gens simples – Saint Augustin et Pascal critiquent l'orgueil de la philosophie – double humilité : un divin réduit à un simple mortel et celui de notre pensée devant abandonner la raison au profit de la confiance et de la foi - résumé : les 2 moments de la theoria : définition du divin (logos s'est incarné ds homme )et définition de l'attitude intellectuelle pour entrer en contact avec lui :foi et humilité => philo devient servante de la religion-- il reste activité philosophique chrétienne mais à une place secondaire (plus de doctrine du salut) : dans l'exégèse des Ecritures et aussi dans approche rationnelle de la création pour démontrer à travers sa perfection l'existence de Dieu ( Saint Thomas) Donc la philosophie est devenue une scolastique = discipline scolaire et non plus sagesse ou discipline de vie (persistance de cette vision encore aujourd'hui

    2. Ethique : Liberté Egalité Fraternite

3 idées nouvelles stupéfiantes de modernité = égale dignité des etres humains (en opposition avec monde hiérarchisé de la nature ou des grecs chez qui la notion de vertu signifiait l'excellence d'une nature bien douée) – esprit plus important que la lettre – naissance du concept éthique d'humanité



Les caractéristiques essentielles de l'éthique Chrétienne :

  • « libre arbitre » (liberté de choix) devient fondement de la morale -les inégalités de talents naturels ne comptent pas : seul compte l'usage que l'on fait des qualités qu'on a reçues au départ, pas les qualités elles memes – passage d'un monde aristocratique à l'univers de la méritocratie – car tous les talents peuvent être utilisée pour le bien ou pour le mal -c'est par le libre arbite que l'on peut en faire un usage moral ou non - La liberté devient le fondement de la morale => origine démocratie moderne ?

  • Sur le plan moral l'esprit est + important que la lettre (l'observance littérale) => place importante à la conscience => aucune juridiction sur la vie quotidienne ( les rituels seront des inventions tardives) la morale est pour l'essentiel une affaire intérieure => peu de conflits avec conventions extérieures ( lois, règles . ..etc acceptables si non en contradiction avec le message christique de fond)



  • c'est l'idée d'humanité qui fait son apparition : égaux en dignités – sans hiérarchie, nous sommes tous frères l'humanité devient un concept ethique – christianisme = première morale universaliste

3. sagesse : salut par l'amour et immortalité personnelle

  • Amour de Dieu = amour personnel et bienveillant idem amour père pour ses enfants

  • l'amour est plus fort que la mort : il y a «3 sortes d'amour : 1 = l'amour-attachement ( ex l'amour passion) est le moins sage de tous ( nous détourne de Dieu et par définition ne supporte ni la mort, les ruptures ... etc) possessif et jaloux il nous prépare les pires souffrances ( rejoint stoiciens sur ce point) 2 =amour du prochain en général (compassion) complètement opposé à l'amour attachement -3 : entre les 2 à égale distance il y « l 'amour en Dieu »qui seul est la source du salut - contradiction entre l'amour qui entraine l'attachement et la mort qui signifie séparation --Pascal considère comme indigne celui qui veut se faire aimer alors qu'il se sait mortel - Il ne faut pas s'attacher à ce qui passe mais pour ce qui ne passe pas et si l'attachement porte sur l'éternité en l'autre ?Si les humains qui respectent les commandements , vivent et aiment « en Dieu » sont immortels ( résurrection) alors de problème pour les bouddhistes et stoiciens l'amour devient solution pour les Chretiens à condition qu'il ne soit pas exclusif de Dieu et qu'il soit amour en dieu c'est à dire amour relié à lui et portant sur ce qui en la personne aimée ne passe pas -l'amour en Dieu se fait dans une perspective de foi qui fonde la possibilité d'une résurrection-- le Christianisme n'est pas voué au combat contre la chair et le corps (idée reçu) sinon pourquoi le logos se serait il incarné dans un corps ?



Passage de la domination chrétienne à la philosophie moderne ( la Renaissance)

repères : Copernic ( les Révolutions des orbites célestes ) 1543

Galilée 1632 ( rapports terre et soleil) 1644 descartes (principes de la philosophie) 1687 Newton Pricipia mathematica _ avec ces ouvrages c'est le cosmos , le monde qui formait le cadre harmonieuxde l'existence humaine qui se volatilise ( chaos infini dénué de sens , un champ de forces , identité des composants ultimes placés au meme niveau ontologique) laissant les esprits en plein désarroi – la science remet en cause les positions imprudentes de l'Eglise sur le sujet , entraine développement esprit critique

Complètement désorientés, les humains ont du chercher en eux-memes et par eux memes de nouveaux repères de vie ( humanisme)



  • Humanisme ou naissance de la philosophie moderne

  1. Théorie

nvelle théorie – livre capital; kant critique raison pure (1781) : pose question ; comment élaborer des lois qui établissent des liaisons cohérentes entre phénomènes dont l'ordonnancement n'est plus donné mais doit être introduit par nous de l'extérieur ? vu impossibilité contempler cosmos => l'ordre , harmonie ne sont plus donnés d'emblée ils ne sont plus inscrits à priori au coeur du réel mais pour rendre cohérence au monde c'est L'HOMME qui de l' exterieur va introduire de l'ordre = travail , élaboration des lois qui donnent sens à un univers désenchanté -ex principe de causalité pour établir liens logiques entre phénomènes ( méthode expérimentale)

2. ETHIQUE

révolution éthique : c'est l'Homme qui va être mis en lieu et place du cosmos et de la divinité comme c'est lui qui va devoir donner snes à ce monde qui priori n'en a pas => là sera la base des droits de l'Homme mais QUESTION : Qu'est ce qui chez l'Homme peut fonder une théorie, une morale et une doctrine du salut ??

Qu'est ce qui le distingue radicalement des animaux ( qui sont les + proches de lui) ou du reste de la création ? Car c'est sur cette spécificité radicale que Rousseau ( père fondateur éthique moderne) (1755 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes )va mettre à jour pour dégager ensuite les principes de refondation de toute la philosophie (theorie, ethique, salut) Cette spécificité humaine Rousseau va la situer dans la LIBERTE et donc la PERFECTABILITE : animal = etre de pure nature , obéit instinct, programme par nature et incapable de s'arracher à ce programme – homme = capacité de s'arracher au programme de l'instinct => 2 conséquences majeures : 1 évolution à priori indéfinie et 2 historicité



l'homme est une être anti naturel car par ex seul l'homme est capable du mal volontaire et délibéré, du « mal comme projet » l'homme est capable du mal absolu mais aussi de la générosité extreme

si l'homme est libre donc perfectible donc susceptible d'évolution – liberté de choisir le bien ou le mal

3 Conséquences

  1. Les hommes seuls porteurs d'histoire ( personnelle = éducation) collective = culture et politique

  2. si homme libre => pas de « nature humaine » pas d' »essence de l'homme » ( équivaut au « l'existence précède l'essence » de Sartre qui plagie Rousseau mais l'exprime ds jargon philosophique – Les catégories de départ ( sexe, nationalité, social)ne sont pas des déterminismes –ils imposent des contraintes mais laissent une large marge de manoeuvre qui est le propre de l'homme– aussi le racisme = il existe une essence propre à chaque race et les individus en sont prisonniers donc en niant cette marge de manoeuvre le racisme est proprement « inhumain »

  3. L'Homme est un être moral : si libre => liberté de choix c'est sur la liberté (pierre angulaire de la différenciation de l'homme) que va se fonder nouvelle vision du monde : l'homme est un être d'anti-nature => possibilité de le juger, d'inventer distinction entre bien et mal ( sans cette distinction pas de morale) ===> possibilité naissance d'une nouvelle morale et le livre et le philosophe clés sont Kant ; critique de la raison pratique (1788) qui va exposer les principes :

  • La morale Kantienne et les fondements de l'idée républicaine sont « la bonne volonté », l'action désintéressée » et l'universalité des valeurs ;

  • l'action morale (donc humaine ) est avant tout celle qui témoigne de la capacité de l'homme de s'affranchir de ses penchants naturels à l'égoisme (combat contre la naturalité et l'animalité en nous) pour agir de façon désintéressée altruiste et accéder à la générosité

  • accent mis sur idéal bien commun , universalite des actions morales entendues comme dépassement seuls intérets particuliers – le bien n'est plus mon interet privé, il ne l'exclut pas mais exige la prise en compte des interets d'autrui, voire de l'humanite entière- les 2 moments de cette éthique moderne = intention désintéressée et universalité de la fin choisie trouvent leur source ultime dans la perfectibilité de l'homme dans sa capacité à agir hors la détermination des interets naturels c'est à dire particuliers en prenant distances à l'egard particulier pour s'élever vers l'universel donc vers la prise en compte d'autrui

  • kant parlera « d'impératifs catégoriques » dans la mesure ou il s'agira de combattre de lutter contre notre égoisme naturel => la réalisation du bien se heurte à des résistances : de là son caractère impératif ( si nous étions spontanément bons au sens de cette morale c'est à dire altruiste ;;etc il n'y aurait pas nécessite de recourir à des commandements impératifs

  • conséquence l'éthique moderne est fondamentalement une éthique méritocratique d'inspiration démocratique car ce qui fait le propre de l'homme cette perfectibilite ( bonne volonte) est égale chez tous les hommes ( meme que chez le christianisme )si vertu dans liberté alors tous les hommes se valent et la démocratie s'impose

  • cette cohérence inventée , produite par la volonté libre des homme, la limitation volontaire de leurs désirs infinis d'expansion et de conquete au nom de valeurs communes, kant l'appellera « le règne des fins » car dans ce monde les humains ne sont plus des moyens mais des « fins »des etres d'une dignité absolue , digne d'un absolu respect que l'on ne saurait utiliser pour des objectifs pretendument supérieurs

'(dans la cosmologie antique « les fins sont domiciliées dans la nature » le mot vertu change de sens : pour les anciens il signifie excellence, talent, réalisation de son « essence » de sa nature (passage de la puissance à l'acte » pour ARISTOTE), pour Kant à l'inverse c'est la lutte de la liberté contre la naturalité qui est en nous

Sur le plan politique ce nouvel espace de vie commune aura 3 caractéristiques essentielles : égalité formelle,individualisme ( avant tout + important que les parties = « holisme », pour les modernes seul l'individu compte le tout= somme des individus, chacun étant une « fin en soi »rien à voir donc avec égoisme puisque au contraire c'est la valorisation d'etres moraux c'est à dire capables de s'arracher à l'égoisme naturel valorisation du travail car propre de l'homme moyen de s'éduquer, de se réaliser en construisant le monde

la rupture avec monde ancien c'est Descartes (véritable fondateur philo moderne)

l'humanisme débute avec le cogito (à travers expérience du doute radical 3 idées fondamentales : critère subjectif de la vérité , méthode de la « table rase » = rejet de tous les préjugés et croyances issues des traditions ( invention notion moderne de révolution) nécessité rejeter tous les « arguments d'autorité » = croyances imposées du dehors par institutions dotées de pouvoirs ( famille, ecole, église) =>NAISSANCE ESPRIT CRITIQUE, LIBRE PENSEE

  • de l'interrogation morale à la question du salut : en quoi ces sphères ne sauraient se confondre

la morale laique exige respect chez autrui de l'égale dignite , du droit à la liberté = condition nécessaire vie commune démocratique mais non porteuse de sens ni de finalite à l'existence humaine

question : comment sans principe extérieur et supérieur fonder une doctrine du salut ( alors que monde non harmonie mais chaos et Dieu mort )??

2 directions

  1. la première ( dominante dans les 2 derniers siècles) = religion du salut terrestre ( scientisme à la Jules Verne, patriotisme, communisme ,,etc) toutes idéologies d'un athéisme radical offrant ideaux susceptibles de donner sens à existence humaine (science patrie révolution) Mais le salut de l'individu ( c'est lui qui meurt ) ne saurait se confondre avec celui de l'humanite car c'est l'humanité qui est sacralisée dans sa globalite

  2. Kant lance l'idée de « pensée élargie » pour élever compréhension d'autrui en s'arrachant particularités initiales ( ex langue)-On entre dans plus d'humanite ( élargir vue, dépasser bornes des communautes- Si connaître et aimer ne font qu'un en élargissant l'horizon en se cultivant on entre dans dimension de l'existence humaine qui la « justifie » et lui donne sens (= signification et direction)



  • La postmodernite ( à partir milieu XIX ) NIETZSCHE le maitre du soupçon – déconstruction

Attaque conviction être humain = principe de toutes les valeurs morales et politiques : raison = puissance émancipatrice – source de progres

donc double critique : de l'humanisme et du rationalisme

Pourquoi ?

La philosophie moderne est née du doute radical ( Descartes) sacralisant esprit critique ( table rase) -> le monde intellectuel né de ce doute va être victime des principes memes sur lesquels il reposait-

explication : l'humanisme n'a pas détruit une structure religieuse fondamentale : celle de l'au-delà opposée à l'ici-bas , de l'idéal opposé au réel,

Pour Nietzsche les héritiers des lumières meme matérialistes continuent d'être « croyants » au sens ou ils continuent de « croire que certaines valeurs sont supérieures à la vie » que le réel doit être jugé au nom de l'idéal qu'il faut le transformer pour le rendre conforme à des ideaux supérieurs : les droits de l'homme, la science, la raison ,,etc) ( ce qu'il nome « idoles » => l'humanisme des lumières prisonnier des structures essentielles de la religion

Il abhorre les idéaux en tant que tels car ils relèvent d'une négation de la vie : du « nihilisme » = négation de la vie- Ts les idéaux possèdent structure théologique , un au-delà meilleur qu'un ici-bas, des valeurs supérieures et extérieures à la vie ( transcendance) qui a pour but non pas d'aider l'humanite mais de parvenir à juger et condamner la vie elle-meme, de nier le vrai réel au nom de fausses réalites au lieu de l'accepter -négation rel au nom de l'idéal = nihilisme

Thèse centrale de Nietzsche : « il n'y a pas de transcendance, tout jugement est un symptome de la vie et ne peut ses situer hors d'elle » aucun point de vue n'a le privilège de s'abstraire du tissu de forces qui constitue le fond du réel

  • Théorie (a-théorie ) généalogie

  1. impossibilite du jugement « objectif » « désintéressé c'est à dire indépendant des interets vitaux de celui qui le porte => ruine conception classique droit et morale- plus d'autonomie et de liberte du sujet ni de vérité objective car tout est émanation de la vie : « il n'y a pas de faits seulement des interprétations » les faits + profondement sont le produit d'une histoire de la vie en général et des forces qui la composent

=> la connaissance ne parvient jamais à la vérite absolue, sans cesse repoussée d'horizons en horizons sans atteindre de soc solide et definitif car l'univers est un chaos ( non celui harmonieux des anciens ni celui rationalisable donc avec du sens des modernes) son monde est ( à l'opposé des Anciens) un chaos irréductible à l'unité

Picasso et Schonberg (père fondateurs art contemporain) id Nietzsche => livrent un monde déstructuré, chaotique dépourvu de cette belle unité que perspective et respect des règles de l'harmonie conféraient aux oeuvres d'art du passé )(philo + en avance que l'art)

Pour comprendre ce monde chaotique de forces plutot que d'essayer d'y trouver 1 rationalité Nietzsche distingue 2 grands types de forces ( pulsions, instincts) les forces « réactives » et « actives »

les « forces réactives » : volonte de vérité , idéal démocratique- ne peuvent se déployer dans le monde qu'en réprimant, en annhilant d'autres forces : logique du non, de l'opposition :ex la vérité qui se conquiert en réfutant les erreurs : socrate) Nieztsche reproche à la science et à la religion d'avoir « méprisé » le corps et la sensibilite au profit de la raison = « monde intelligible » « monde sensible » -recherche de vérités idéales qui ne se touchent pas concrètement n'appartiennent pas à l'univers corporel => c'est « contre lui » qu'elles travaillent car les sens ne cessent de nous tromper

Don il récuse la recherche de la vérité => déconstruction rationalisme et humanisme car vérites scientifiques sont profondément démocratiques puisque tendent à l'universalité - elles sont au coeur de l'humanisme et sont « roturières » foncièrement « anti-aristocratiques » -Socrate premier promoteur forces reactives orientees vers ideal du vrai ( maieutique) ,Nietzsche voit équivalence ( lien) entre démocratie et refus de l'art , entre verite socratique et laideur

-les « forces actives » sont essentiellement en jeu dans l'art et leur univers est celui de l'aristocratie- Pour Nietzsche lien entre réaction | recherche verite | démocratie | rejet monde sensible au profit monde intelligible et aussi entre art | aristocratie| culte du monde sensible ou corporel et les forces actives

Son ontologie = définition complète du monde comme ensemble des réactives et actives

L'artiste invente mondes nouveaux sans avoir besoin de démontrer la légitimite de ce qu'il propose- le genie (comme l'artiste) commande sans argumenter- l'art est un lieu de possible coexistence des oeuvres les + contrastees (car pas d'obligation de choix exclusif à la différence de la science)

2 conceptions de l'usage des mots s'affrontent :

  1. modèle socratique de recherche de la vérité => langage = instrument au service d'une réalite + haute

  2. discours des sophistes => finalite = séduction par la puissance des mots (poesie) les mots sont des fins en soi – effet esthétique

Dans le chaos ,le conflit des forces qui s'affrontent la vie s'étiole , devient moins puissante – Nietzsche nous invite à le suivre vers une intensification et ine hierarchisation aussi maitrisee que possible des forces qui constituent la vie = c'est cela qu'il appelle le « grand style »

  • Morale de l'immoraliste : par dela le bien et le mal = culte du grand style

Nietzsche déteste l'humanitaire, l'altruisme Nietzsche tout sauf anarchiste : aversion idéologie révolutionnaire ou de « troupeau »- on a voulu voir lui faire dire qu'il fallait anéantir les forces réactives « répressives » au profit des forces actives « vitales » => on a vu en lui à tort le père de « interdit d'interdire », la libération sexuelle ,,etc grave erreur car et c'est fondamental :

toute attitude rejetant une partie des forces vitales fût elles réactives au profit d'un autre aspect de la vie sombrerait ipso facto dans la réaction- L'idéal acceptable « la grandeur » c'est la conciliation, l'harmonisation, la hiérarchisation de toutes les forces vitales actives et réactives => ainsi maitrisées elles gagnent en intensite => la puissance augmente et la vie s'épanouit –

il vise la coopération des forces entre elles si possible sous le primat des forces actives- la grandeur d'un artiste réside dans sa capacite à maitriser le chaos intérieur, le forcer à prendre forme , à agir de façon logique simple, se faire loi – la critique du rationalisme moral ne conduit pas à l'élimination de la rationalité qui en tant que force ( meme reactive) a sa place –grand style nécessite maitrise de soi

c'est la « spiritualisation » des passions = critère ethique -> permet d'accéder au « grand style » en domestiquant les forces réactives au lieu de rejeter, en intégrant cet « ennemi intérieur » la vie bonne, la grandeur l'est parce qu'elle intègre toutes les forces => vie + intense ,+puissante c'est la fameuse

Volonté de puissance ( rien à voir avec goût du pouvoir)= désir intensité maximum de la vie= « volonte de volonte » qui se veut elle-meme – pas d'affaiblissement par déchirements internes , culpabilite, remords, regrets, peurs ...Exemple de gtrand style = le geste parfait du chanpion = harmonie, efficacite, beauté car coopération des forces – harmonie (pas au sens des anciens) grand style requiert maitrise de soi qui permet hierarchisation et harmonisation des forces => déferlement des passions est contraire = laideur – autre exemple opposition classicisme = harmonie, équilibre, raison et romantisme = passions--

l'embellissement est la conséquence d'une plus grande force =expression volonte victorieuse ,d'une coordination plus intense ,mise en harmonie de tous les désirs violentsissement – la simplification logique et geometrique est une consequence de l'augmentation de la force



  • Doctrine du salut = amour de l'(instant présent , du destin « l'innocence du devenir » et l'éternel retour »

Sans Dieu , sans au-delà sans transcendance coment distinguer le bien du ma ? Ou trouver critère ? Réponse de Nietzsche = doctrine de l'éternel retour qu'il propose de mettre à la place de la métaphysique ( comme il a mis la généalogie à la place de la théorie et le grand style à la place des ideaux et de la morale)

Si plus de transcendance , plus de Dieu (meme sous forme d'utopie morale ou politique comme révolution, patrie, communisme) c'est ici-bas qu'il faut apprendre à distinguer les formes de vie ratées reactives et affaiblies des formes de vie intenses, courageuses, riches de diversite)

=> salut terrestre sans idéaux supérieurs – matérialisme s'oppose à idéalisme -réalité=vie

doctrine eternel retour = critère évaluation = principe sélection des instants valant la peine d'etre vécus : »ce que tu as envie de faire un nombre infini de fois .../... savoir ou va ta préference et ne reculer devant aucun moyen »

Eternite -> rejoint antiques -> vie bonne = vie dans l'instant ( sans passé ni futur) légère, sentiment plus de différence entre passé et éternité

« Amor Fati » = ne rien vouloir que ce qui est – ne pas se contenter de supporter l'inéluctable , se le dissimuler mais l'aimer ( ce qui était nié doit être conçu comme nécessaire et désirable)

Innocence du devenir donne victoire de la peur de la mort-

amour fati = amour du présent de la réalité , de toute la réalité :espérer moins, regretter moins, aimer – et accepter le présent

Eternel retour= critère vie bonne

Le sage qui aime le réel, suit principe éternel retour + grand style => accède à la sérénité

sérénité= « l'Innocence du devenir » « car il n'y a pas d'etre qu'on puisse rendre responsable du fait que quelqu'un existe et qu'il possède telle ou telle qualité .. et c'est un grand réconfort qu'il n'existe pas d'être pareil . Il n'y a ni lieu, ni sens , si fin à quoi on puisse imputer notre etre et notre manière d'etre c'est un reconfort et c'est en cela que consiste l'innocence de tout ce qui est » => disculpabilisation totale

id stoiciens mais sans harmonie ni transcendance -sérénité et eternite ici et maintenant puisqu'il n'y a rien d'autre

critique de Nietzsche

l'argument du bourreau banal mais vrai : peut on aimer meme les atrocites ? Et si cet amour du monde tel qu'il est n'est pas reellement praticable ne risque t il pas de prendre la forme d'un nouvel idéal et par la meme d'une nouvelle figure du nihilisme ? A quoi bon prétendre en finir avec les idéalismes si ce programme philosophique reste lui meme un idéal ? Pourquoi tourner en dérision les figures de la transcendance et appeler à aimer le réel tel qu'il est si cet amour reste parfaitement transcendant , s'il reste un idéal radicalement inaccessible chaque fois que les circonstances sont difficiles

3 grandes lectures de Nietzsche qui ouvre la voie aux grands matérialismes de xxé siècle,à ces pensées de l'immanence radicale de l'etre au monde

  1. forme radicale d'anti-humanisme ( mvts ayant haine démocratie et lumières Hitler, gauchisme années 60

  2. au contraire prolongateur esprit des lumières en poursuivant le travail qu'ils ont inauguré en critiquant religion ..etc)

  3. naissance monde nouveau ds lequel les notions de sens et d'idéal vont disparaître au profit seule logique de la volonte de puissance ( HEIDEGGER) Niezsche = le penseur de la technique , destructeur notion de finalite , pas de sens à chercher à l'existence humaine



mais n'est ce pas vouer le monde contemporain au pur cynisme ?

  • Apres déconstruction

Pourquoi un après ?

Si positions antérieures fiables et convaincantes n'auraient pas cessé d'etre de saison

(intrerro perso :est ce la faiblesse des sytemes qui provoque leur mise au rancart et leur dépassement ou y a t il d'autres raisons ? Rapidite croissante de dépréciation idées – catholicisme échappe t il à cette dépréciation ?)

autre note perso : se renseigner sur philosophie analytique



2 voies d'évolution après déconstruction : soit continuer dans cette voie soit entreprendre nouvelle recherche

c 'est la première solution qui l'a emporté jusqu'à présent – poursuite de la déconstruction Marx, Freud -depuis début XX beaucoup de disciples plus tout le courant des sciences humaines ( + un peu les sciences dures comme la biologie) ont poursuivi l'oeuvre de déconstruction dans grands matérialistes -ex la socilogie qui a affirmé l'absence d'autonomie et de liberté d'un sujet déterminé de part en part par son milieu familial-les philosophes du soupçon cherchent derrière « idoles » logiques cachées , inconscientes qui nous déterminent ( économie et rapports sociaux pour Marx, pulsions inconscientes pour freud, nihilisme pour Nietzsche)

on peut questionner cette logique du soupçon : Où conduit il? Et surtout d'ou vient Il ( généalogie!!) Ne risque t on pas la sacralisation absolue du réel ( paradoxe !!) , le cynisme et la seule ambition de l'homme devenant une efficace adaptation au réel- Faut il faire son deuil de la raison, de la Liberté, du Progrès, de l'Humanité ?

  • Si déconstruction se renverse en cynisme, si critique des « idoles » sacralise le monde tel qu'il est alors comment la dépasser à son tour ? ( après et à la lumière de la déconstruction et non un retour aux anciennes visions )

La déconstruction a abouti à un nouvel asservissement plus désabusé que lucide (elle qui voulait libérer de la tradition) -On ne peut plaider à la fois pour l'amour du réel et la mort des idéaux supérieurs et pleurer sur la disparition des utopies et la dureté du capitalisme

Heidegger philosophe deconstructeur mais non matérialiste ( philosophie non hostile à l'idée de transcendance, pas de « généalogie » soucieuse de montrer que toutes les idées sont produites par interets inavoues et inavouables-

La mondialisation est en train de trahir une des promesses fondamentales de la démocratie : celle selon laquelle nous faisons notre histoire, nous avons notre mot à dire sur notre destin car l'Univers dans lequel nous entrons nous échappe de toutes parts et s'avère dénué de sens ( double acception signification et direction)

Dans la compétition mondialisée qui met les activites humaines ds un état de concurrence permanente l'Histoire s'y meut hors la volonte des Hommes ( devient Fatalite), seulement nécessite absolue du mouvement pour le mouvement : il nous faut sans cesse « progresser » mais ce progres est induit par la lutte pour la survie et n'est pas situe au sein d'un projet plus vaste, n'est pas le résultat d'un choix, intégré dans un dessein

le capitalisme mondialisé nous dépossède de toute emprise sur L'Histoire et la prive de toute finalité visible

dépossession et non-sens = pensée de Nietzsche= éradication idéaux et de toute logique du sens

  • L'Avènement du monde de la « Technique » selon Heidegger: le retrait de la question du sens

Idée centrale : projet de maitrise de la nature et de l'Hisoire qui accompagne la naissance monde moderne XVII et donne sens à l'idée de démocratie va se renverser en son exact contraire : nous perdons tout contrôle sur le cours du monde

Eplication : le 1er mvt de ce processus = apparition science moderne -> projet de maitrise du monde

double forme 1- intellectuelle – théorique – 2 : domination pratique pour imposer nos fins (nature =réservoir)

différence science moderne et technique contemporaine :

au siècle des Lumières la science a une visée émancipatrice, un projet , une finalite profitable à l'humanite en résume lui apporter liberte et bonheur ces 2 finalités sont au coeur de l'idée de progrès = progrès civilisation

on a donc des objectifs supérieurs et extérieurs à la volontge de maitrise

  • passage de la science à la technique : la mort des grands idéaux ou la disparition des fins au profit des moyens

dans cette nouvelle perspective de concurrence generalisee que nous appelons mondialisation la notion de progres change de sens: au lieu de s'inspirer d'idéaux transcendants le progres ou plutot le « mouvement » des sociétes va se reduire à n'etre plus que le résultat mecanique de la libre concurrence : les entreprises sont condamnees à progresser ou périr, Ce progrès n'ayant d'autre but que lui meme a produit un développement exponentiel de la technique (lie à l'essor économiquet et financé par lui) et une augmentation de la puissance des hommes sur le monde processus incontrolable et aveugle puisqu'il dépasse de toutes parts les volontes individuelles conscientes- Il est le résultat inévitable de la compétition

La technique est un processus définalisé -Où va le cours du monde mécaniquement produit par compétition et non dirigé par volonte consciente autour d'un projet

La technique est un moyen qui ne fixe pas par elle-meme de d'objectif ( ex technique du danseur, de l'artiste) -l'univers de la compétition mondialisée est bien « technique » puisque le progrès cesse d'etre soumis à des fins supérieures et extérieures pour devenir une fin en soi C'est très précisément cette technicisation du monde qui advient ds l'histoire de la pensee avec la doctrine nietzschéenne de la « volonte de puissance » en tant qu'elle détruit les idéaux supérieurs- dans la realite ( non seulement dans l'histoire des idées ) cette mutation transparait dans l'avenement d'un monde ou le « progrès » est devenu un processus automatique et définalisé, une mécanique dont les etres humains sont dépossédés – c'est la victoire des fins au profit des moyens qui constitue la victoire de la technique comme telle ( différence ultime avec les lumières)

Nul ne peut être certain que ces évolutions nous entrainent vers un mieux ( les ecolos, les altermondialistes, mais aussi certains liberaux) en doutent

de la chez les citoyens une inquiétude : L'Homme détient les moyens de détruire la plan_te et ne sait pas ou il va

le pire n'est pas certain mais cela relève de la foi plus que d'une conviction fondée en raion

Nul ne sait comment reprendre la main

  • conclusion

la généalogie et la technique ne sont que les 2 faces d'une meme médaille :la première est le double idéel, philosophique de la seconde qui n'en est est que l'équivalent social,économique et politique

cela peut sembler paradoxal car la triviale et démocratique technique semble aux antipodes du « grand style » et de la pensée aristocratique et poétique de Nietzsche

En cassant les idoles, Nietzsche est bien le « penseur de la technique » qui accompagne le désenchantement du monde, l'eclipse du sens, la disparition des idéaux au profit de la seule « volonte de puissance »



Mais l'urgence actuelle n'est plus de s'en prendre à des idéaux (lesquels ??) mais au contraire de trouver de nouvelles idées voire de nouveaux idéaux pour retrouver un minimum de pouvoir sur le cours du monde

car il échappe à tous y compris aux puissants

Heidegger doutait de la capacite des democraties à « reprendre la main » à « maitriser la maitrise » car il pensait que les démocraties épousent fatalement la structure du monde de la technique ( sur le plan économique avec la compétition liberale et sur le plan politique avec la structure de competition des elections

  • 2 voies possibles pour la philosophie contemporaine :devenir « une discipline technique » à l'universite ou s'engager enfin à penser l'humanisme apres la déconstruction

  • la philosophie technicienne :

  • spécialisation ( philosophie des sciences, de la morale, du droit, politique,,etc)

  • devenir prof de philo + que philosophe – scolastique spécialisée

  • philo meme modèles « sciences dures » mais elle-memes devenues des « techno-sciences »= plus soucieuses retombees pratiques que de questions fondamentales

  • expert apporte reponses ( ex bioéthique)

conception utile mais réductrice par rapport idéal philosophie de la « vie bonne »- cette spécialisation technicienne peut engendrer competences incontestables associees à absence de sens « l'érudition commence avec les idées et finit avec les ordures » hegel

Pour relever défi de penser la spiritualité après déconstruction nietzscheenne nécessite de prendre distances avec le matérialisme qui réduit par la genealogie les idéaux à des produits illusoires de la nature ou de l'histoire

Echec du renouveau du materialisme contemporain ( andre Comte sponville)cherche à élaborer nvelle doctrine du salut - « espérer c'est désirer sans jouir (sans avoir) sans savoir ( quand ? Comment?) sans pouvoir (pas capacite realiser) => pas d'espérance – ici et maintenant (pas nostalgie passe ni espérance avenir)-> doctrine du présent

Oui mais ... en cas de coup dur ? Quand nécessite faire choix ? Et quid de Auschwitz ?

Le problème central est le suivant / on ne peut se passer de la notion de liberte = marge de manoeuvre homme

Pour preuve = jugement de valeur=> donc suppose capacite de choisir ( sinon pourquoi porter jugement ?)Si on dit comme materialiste jugement valeur = illusion pourquoi Marx Nietzsche y recourrent abondamment eux qui dénient dans la theorie philosophique toute liberte humaine ? Chaque jugement ( moral ou autre) implique que l'on se perçoive comme libre - transcendacne en nous mais aussi hors de nous : beaute nature , puissance de l'amour = valeurs

La transcendance n'est donc pas un besoin mais une nécessite logique, une contrainte rationnelle pour nous penser nous meme – Le materialisme est empli de contradictions: ne parvient pas à se penser lui meme : il dit nous ne sommes pas libres mais il set convaincu qu'il affirme cela librement, que nul ne l'oblige à le faire ( parents , milieu social, nature ..),nous sommes de part en part détermines par notre histoire mais il nous invite à nous émanciper, a faire la révolution .. Bref le materialisme énonce thèse philosophiques toujours pour les autres jamais pour lui meme : il réintroduit la transcendance pour lui meme !!!

Question : comment penser tanscendance sous ses 2 formes : en nous (liberte) et hors de nous ( valeurs) sans retomber sous les coups de la genealogie et de la déconstruction ou encore débarassée illusions metaphysiques du début ( pas de retour pur et simple à philosophie moderne) = projet Luc Ferry

  • Theorie = vers une pensee inédite transcendance

transcendance nouvelle definie par Husserl : espace de pensee non pré mais post nietzschéen car il y a 3 conceptions de la transcendance :

  1. ordre parfait = caracteristique immanente de l'univers mais transcendant pour l'Homme ( ne l'ont ni invente ni créé)

  2. Dieu = transcendance par rapport à univers et à l'humanite

  3. source chez Kant puis phénoménologie Husserl = transcendance dans l'immanence

Husserl montrait à ses elèves une boite : ils n'en voyaient que 3 faces sur 6 => pas d'omniscience – pas de savoir absolu car tout visible se donne sur fond d'invisible – toute présence suppose une absence donc toute immanenece une transcendance => transcendance = fait -constat - dimension incontestable de l'existence humaine inscrite au coeur meme du reel -Donc transcendance non metaphysique

autre exemple de Husserl : l'horizon = fond ultime et indépassable – de la meme manière on ne parvient jamais à tenir entite dernière ou cause première qui garantirait l'exixtence du reel – La réalite du monde n'est jamais donnée dans la transparence et la maitrise parfaite-

toute conscience est conscience de quelque chose ->limite par monde exterieur à elle => finie=> connaissance humaine ne saurait jamais accéder à l'omniscience ne peut jamais coincider avec point de vue que que les Chrétiens attribuent à Dieu – c'est en moi , ds ma pensee, ma sensibilite que se manifeste la transcendance des valeurs – donc quoique situees en moi ( immanence ) elles s'imposent à ma subjectivite (transcendance) comme si elles venaient d'ailleurs –

Les 4 grands domaines valeurs fondamentales : verite – beaute – justice- amour sont transcendants pour l'individu ( je n'invente pas les verites mathématiques, la beaute d'une oeuvre ni les imperatifs ethiques et je « tombe amoureux » - la transcendance des valeurs est reelle et donnee ds l'expérience pas ds fictions métaphysiques => on peut en faire une « phénoménologie »=description qui par du sentiment irrépressible d'une nécessite , de l'impossibilite de penser autrement => on a donc bien une transcendance des valeurs = humanisme non metaphysique

transcendance ds l'immanence car c'est en nous et nulle part ailleurs que les valeurs se devoilent – elles ne sont visibles qu'au sein de notre propre conscience

Le matérialisme veut reduire le sentiment de transcendance aux realites materielles

partant d'une description = phénoménologie => la théorie de la connaissance sera centree sur la conscience de soi sur l' »autoreflexion » = reflechir sur la signification de ses propres affirmations – esprit critique franchir pas supplémentaire : au lieu s'appliquer aux autres s'applique à lui meme

Theoria comme « autoreflexion »

3 ages de la connaissance : 1 – contemplation antique -2- revolution scientifique -science décrit ce « qui est » et non ce « qui doit etre »=> pas de portee normative – perspective positiviste -3- la pensee critique : par fidélite à ses propres principes la pensee critique en vient à se critiquer elle meme ( ce que materialistes refusent de faire) auto-critique – autoreflexion caractérisent l'humanisme contemporain ( apparition apres 2ème guerre mondiale) la science apprend à se remettre en question

  • Morale fondee sur sacralisation d'autrui : divinisation de l'humain

reconnaissance ds son existence intime de l'existence de valeurs qui engagent absolument par opposition morale relativiste

La problématique morale fait son apparition dès l'instant ou un etre humain pose des valeurs sacrificielles c'est à dire superieures à la vie – Nous continuons, materialiste ou pas, à estimer que certaines valeurs peuvent nous amener à prendre le risque de la mort (proches , liberte ) -> valeur sacree => valeur transcendante puisque superieure à vie materielle – les motifs de sacrifice ont evolue (plus Dieu, patrie ..etc) mais liberte => pas de renoncement au sacré mais formes nouvelles de transcendances horizontales : enracinees ds l'humain et non plus entités supérieures

2 tendances lourdes ds monde contemporain 1 – humanisation du divin ( déclaration 1789) = christianisme secularise

2- sacralisation humain : ex humanitaire ( heritage christianisme ennemi= ami)

  • repenser la question du salut : A quoi sert de vieillir ?



3 éléments de réponse :

  1. l'exigence de la pensee élargie : pas seulement comme chez Kant contrainte argumentaire : se « mettre à la place des autres pour comprendre leur point de vue » mais 2 mouvements: 1- s'arracher à soi pour se mettre place d'autrui et 2 – tenter dans un mouvement de retour sur soi de regarder son propre jugement du point de vue qui pourrait etre celui des autres – c'est bien une autoreflexion : pour prendre conscience de soi se placer à distance de soi meme – décentrer sa perspective initiale, s'arracher ; s'extraire de sa communaute d'origine- cette notion de pensee elargie prolonge celle de perfectabilite car arrachement condition particulière ( nature) pour perfectabilite et culture , politique pour la pensee elargie ---- tout cela donne sens à la vie la « justifie » ( ex Naipaul communaute origine tourne vers l'interieur , le reste =zones de tenèbres – décentration, arrachement à soi , à l'egocentrisme pour s'approprier « zone d'ombre » = accès de son oeuvre à la « littérature mondiale »nous avons besoin des autres pour nous comprendre nous memes, besoin de leur liberte et si possible de leur bonheur pour accomplir notre propre vie ( problématique du sens) ds Bible connaitre = aimer=> ce qui donne « sens » à la vie c'est bien l'idéal pensee élargie qui par l « expérience » ns mieux connaître et aimer les autres - c'est à cela que sert de vieillir : élargir la vue, apprendre à aimer la singularite des etres et des oeuvres et connaître lorsque cet amour est intense le sentiment d'abolissement du temps le « moment d'éternité – c'est la que la question du sens et du salut se rejoignent

  2. la sagesse de l'amour :le propre de la grande oeuvre est que tout en partant du particulier, elle s'en nourrit pour s'élever à l'universel et donc parler à toute l'humanite- les particularites au lieu d'etre sacralisées dans leur communaute d'origine sont integrees dans une experience assez vaste pour etre potentiellement communes à l'humanite entière- avançons : nous avons fait appel à 2 concepts : le particulier et l'universel; entre ces 2 extremites il existe une place pour le moyen terme: le singulier ou l'individuel ( particulier qui a accede à plus d'universel) et c'est lui et lui seul qui est tout à la fois l'objet de nos amours et le porteur de sens – voilà pourquoi l'amour donne du sens (= piece maitresse humanisme sécularisée) – cette notion de singularite peut etre rattachée à la pensée élargie car en m'arrachant à moi meme pour comprendre autrui , en élargissant le champ de mes experiences , je me singularise puisque je dépasse le particulier de ma condition d'origine pour accéder à une prise en compte chaque fois plus large et plus riches des possibilites qui sont celles de l'humanite tout entière – la singularite n'est pas seulement une dimension de l'oeuvre d'art mais aussi subjective et personnelle de l'etre humain comme tel et c'est cette dimension et rien d'autre qui est le principal objet de nos amours: on n'aime ni la particularite pure ( ex charges honorifiques) ni les qualites abstraites (=l'universel) mais la singularite qui se forge au fil des ans et de l'experience et qui est donc proprement irremplaçable- le particulier et l'universel loin de s'opposer « passent l'un dans l'autre » et sont les 2 faces d'une meme realite- en suivant ce fil (pensee elargie singularite)on peut reinvestir l'ideal grec de cet « instant d'eternite » ce present qui par sa singularite ( irremplaçable) et qu'on en mesure l'epaisseur au lieu de l'annuler au nom de la nostalgie de ce qui precede ou l'espoir de ce qui pourrait le suivre se libere des angoisses de mort liées au temps-> question de sens rejoint question salut : arrachement particulier et ouverture universel forment experience singuliere qui singularise nos vies et ns donne acces singularite des autres ns offre moyens en meme termps élargissement pensee + mise en contact avec moments uniques, des moments de grace d'ou crainte de la mort absente



1 s12


lundi 12 février 2007

le libéralisme est social

je reprends le texte de Jacques de Guénin qui me parait excellent
Oui, le libéralisme est social



De l'extrême gauche à une grande partie de la droite, les Français se disent "sociaux", et anti-libéraux. Ils veulent dire par là qu'ils s'intéressent au sort des plus défavorisés, alors que nous, les libéraux, qui défendons l'individu et l'économie de marché - rebaptisée loi de la jungle pour la circonstance - sommes des égoïstes, avides de profit. Or il se trouve que c'est exactement le contraire : c'est nous les généreux, et eux les prédateurs! Mais il nous acculent toujours à la défensive en se plaçant sur le terrain de la morale. Il est grand temps de repasser à l'offensive, et d'occuper à notre tour ce terrain.

C'est l'objet de cet exposé. Je vous préviens tout de suite que c'est un exposé de combat, et qu'il a pour ambition de vous donner des armes. Ceux qui n'ont pas envie de se battre peuvent quitter la salle sans me vexer... Je n'en vois pas, je reprends le fil.
Voici tout d'abord une arme tactique pour déstabiliser l'adversaire : faites l'innocent et demandez lui ce qu'il entend par libéralisme. Il y a toutes les chances pour qu'il bafouille des inexactitudes. Dites lui alors que vous n'êtes pas surpris qu'il n'aime pas le libéralisme, car il ne sait pas ce que c'est. Contrairement à ce qu'il croit, où feint de croire lorsqu'il sait mais que la vérité le gêne, les sociétés qui appliquent la morale libérale ont toujours été, dans tous les temps et sous tous les cieux, les sociétés les plus prospères, les plus tolérantes, les plus ouvertes et les plus humaines.

Vous pourrez ensuite terrasser votre adversaire tout à loisir avec les armes que je vais maintenant vous donner.

Beaucoup de personnes voient dans le libéralisme seulement une doctrine économique, d'autres y voient aussi une doctrine politique. En réalité le libéralisme est avant tout une morale individuelle, ensuite une philosophie de la vie en société dérivée de cette morale, enfin seulement, une doctrine économique qui se déduit logiquement de cette morale et de cette philosophie.

Le libéralisme repose sur deux principes moraux : La liberté et la responsabilité individuelles.

* Etre responsable, cela veut dire assumer soi-même les conséquences de ses propres actes. C'est un principe d'apprentissage par tâtonnement et d'auto perfectionnement.
* La liberté individuelle, pour le libéral, ce n'est pas ma petite liberté égoïste, c'est la liberté de chacun. Ce n'est pas faire tout ce qui me plait sans me soucier des autres, car alors je risquerais de limiter la liberté d'autres personnes : si je me livre à la drogue au point de ne plus pouvoir assumer ma propre existence, je deviens une charge pour les autres.

Cette idée est exprimée de façon remarquable par l'article 4 de la fameuse Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui dit : la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui; ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits.

Je vous demande de bien noter au passage que cette fameuse Déclaration est l'œuvre de libéraux. Comme vous le savez, les jacobins, c'est à dire les socialo-communistes de l'époque, se sont assis dessus et ont institué la Terreur.

Les concepts de liberté et de responsabilité ne sont pas indépendants l'un de l'autre. Aucun des deux ne peut exister sans l'autre. En effet :

* on ne peut être responsable de ses actes que si on est libre de les commettre ou non. Réciproquement,
* si l'on veut respecter la liberté des autres, il faut assumer soi-même les conséquences de ses propres actes.

Pour assurer sa vie, l'homme doit produire, au pris d'un effort et en utilisant sa raison, des biens qu'il pourra consommer, stocker, ou échanger, ainsi que des services qu'il pourra échanger contre d'autres biens ou d'autres services. Celui qui n'a pas droit au produit de ses efforts n'a pas la certitude de pouvoir entretenir sa vie de la façon qu'il désire. L'homme qui produit alors que d'autres disposent de ce qu'il produit est un esclave. Celui qui produit alors que l'Etat lui en prend la moitié, est un demi esclave. La propriété acquise par l'effort et la raison est donc une condition impérative de l'exercice de la liberté.

Celui qui produit et échange gagne ce qu'il consomme. Il ne prend rien aux autres. Il ne s'attend pas à être payé sur ses plaintes ou sur l'expression passive de ses besoins, mais sur ses réalisations, sur ce qu'il a accompli.
Réciproquement, la propriété acquise par la force, le vol ou la tromperie, est en contradiction totale avec la morale libérale. Si l'on veut que chacun jouisse de la liberté, on ne doit rien obtenir des autres par la coercition, mais seulement avec leur consentement.

L'individu peut obtenir les biens ou les services qu'il ne peut ou ne veut produire lui-même, grâce à l'échange. L'échange se fait avec un autre individu ou avec une société : par exemple l'échange d'un travail contre un salaire. Lorsque l'échange est libre, les deux parties y trouvent leur satisfaction, sans cela ils ne le feraient pas, et aucun tiers n'est lésé.
Les échanges favorisent les rapports pacifiques entre les hommes et contribuent à la moralisation de ces rapports. Car pour que les échanges soient efficaces, ils doivent exclure le mensonge. Et l'on constate bien que la confiance règne dans les sociétés libérales. Ceux qui la trahissent sont l'objet d'opprobre. Si vous voulez vous en convaincre, je vous recommande la lecture du livre fondamental d'Alain Peyrefitte : La Société de Confiance.

L'homme obtiendra des résultats d'autant meilleurs qu'il fera plus d'efforts et utilisera mieux sa raison. C'est la seule source d'inégalité cohérente avec la morale libérale. La morale libérale ne tolère pas l'inégalité devant la loi, quelles qu'en soient ses formes - l'esclavage, les castes, les privilèges - parce que ces inégalités sont obtenues par la coercition exercée par le pouvoir. Il faut que vous vous pénétriez bien de cette vérité historique : en France l'esclavage a été aboli une première fois en 1794 sous la pression inlassable de Condorcet, l'Abbé Grégoire, et La Fayette, qui étaient tous des libéraux. Rétabli par Napoléon, il a de nouveau été aboli en 1848 grâce aux efforts non moins inlassables d'autres libéraux, en l'occurrence Tocqueville, Montalembert, et Victor Schoelcher.

Les interactions volontaires avec les autres permettent à l'individu d'améliorer considérablement son efficacité dans sa recherche du bonheur par l'effort et la raison. D'abord, la comparaison de ses résultats avec ceux des autres permet de progresser - à condition que le jugement ne soit pas altéré par l'envie, péché capital pour un chrétien, mais moteur de l'action socialiste.

Réciproquement, la recherche individuelle du bonheur par l'effort et la raison engendre des conséquences extrêmement positives pour les autres. S'il jouit de la liberté, l'homme peut créer, inventer de nouvelles voies. Ce faisant, il enrichira aussi les autres. La plupart des gens consomment à peu de choses près l'équivalent de la valeur qu'ils produisent. Mais l'homme qui produit une idée, une invention, ne reçoit qu'une infime partie de la valeur qu'il a ajoutée au patrimoine de l'humanité, et dont un nombre illimité de personnes bénéficiera.

Si aucune autorité n'intervient pour lui dicter ses choix, l'homme peut choisir le travail qu'il préfère, se spécialiser dans ce travail, et aller aussi loin dans la voie du succès que sa volonté et son talent le permettent. Mais à une condition : il faut que ce travail ait un intérêt pour d'autres. C'est ce que ne comprennent pas tous ceux qui considèrent que la Société doit leur fournir le genre de travail auquel ils aspirent, même s'il y a déjà beaucoup trop de gens qui font ce travail.

Quant à l'entreprise, elle meurt si elle n'est plus durablement en mesure d'assurer à ses clients le service qu'ils désirent. La plus grosse entreprise perd sa puissance et son influence dès qu'elle perd ses clients. Le profit va donc seulement à celui qui a compris ce que veulent les autres. Il n'en est pas de même pour les activités de l'Etat, qui ne connaissent aucune sanction.

Les théories de gauche et de la pseudo droite sur l'entreprise, généralement conçues et propagées par des gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise, partent de l'idée qu'il existe une opposition irréductible entre les intérêts des travailleurs et ceux des patrons. Il n'y a rien de plus contraire à la réalité, au moins dans un marché libre. Car dans un marché libre, il n'y a pas de chômage permanent, et les patrons sont en concurrence les uns avec les autres pour attirer les meilleurs salariés. Et même en situation de sous emploi, les patrons conscients, qui pensent d'abord à la pérennité de leur entreprise avant même de penser au profit, savent qu'une entreprise ne peut être efficace que si les travailleurs s'y sentent bien. La préoccupation majeure de tout bon manager, est de faire en sorte que ce soit le cas. C'est très difficile, car chacun de nous croit volontiers que ses mérites ne sont jamais suffisamment reconnus, et les syndicats nous encouragent à le penser. Dans l'entreprise privée, on y parvient pourtant, puisqu'il n'y a que 5% de syndiqués, et il n'est pas rare de voir les syndicalistes eux-mêmes demander discrètement une place dans l'entreprise pour leurs enfants. Bien entendu, il y a des mauvais chefs d'entreprise, mais en moins grand nombre que ne le laisseraient croire le cinéma et la presse - qui sont à 80% au mains des gauchos - et s'il y en a peu, c'est pour une raison bien simple : les mauvais chefs d'entreprise ne survivent pas longtemps.

J'ai découvert un jour dans les archives du groupe Peugeot un petit livre datant de 1894 intitulé "Institutions patronales de la maison Les Fils de Peugeot Frères". Ce livre avait donc plus d'un siècle. Il contenait de manière très claire et très lisible les comptes des différentes institutions suivantes :

* une caisse de retraite
* deux sociétés de secours mutuels (une par usine)
* deux sociétés d'appui mutuel en cas de décès
* une caisse d'assurance contre les accidents
* des logements ouvriers
* trois écoles
* deux cercles ouvriers
* un hôpital

J'ai vainement cherché dans notre Sécurité Sociale totalitaire s'il existait des avantages que n'avaient pas déjà les salariés de la maison Peugeot. Je n'en ai trouvé aucun. En revanche j'ai trouvé trois avantages qu'avaient sur nous ces salariés il y a plus d'un siècle :

* leur participation n'était que de 5,5% du salaire, le reste étant couvert par l'entreprise
* bien que la part patronale fut très supérieure, la gestion était paritaire
* tous les salariés recevaient ce petit livre, clair, lisible et précis.

Et ce petit livre se terminait ainsi :

"Les ouvriers de la Maison "Les Fils de Peugeot frères" ne se sont jamais mis en grève et une entente parfaite a toujours existé entre les patrons et les ouvriers"

"Un grand nombre de familles sont occupées dans les usines depuis 3 générations"
J'ai découvert depuis que les Peugeot n'étaient pas les seuls. D'autres grandes familles industrielles, notamment les Michelin, avaient des institutions comparables.

Ce pan d'histoire a été masqué par la propagande gauchiste, ou tourné en dérision sous le vocable de "paternalisme".

Je ne peux pas m'étendre aussi longuement sur chacune des conquêtes sociales du libéralisme que je viens de le faire pour celle-ci, car je dépasserais très largement le temps pourtant raisonnable qui m'est imparti. Je me contenterai de les résumer brièvement.

Dès 1803, Jean-Baptiste Say déplorait le travail répétitif. Il pensait qu'il fallait donner plus d'initiative aux ouvriers, et se faisait pour cela l'apôtre de l'instruction primaire obligatoire, loi défendue par les libéraux et combattue par les marxistes avec Jules Guesde, qui y voyait une façon pour les capitalistes de se procurer une main d'œuvre plus rentable!

La loi du 28 mars 1841 interdisant le travail des enfants de moins de 8 ans et limitant celui des enfants de 8 à 12 ans fut introduite à la Chambre par des libéraux. Le rapporteur était Charles Dupin.

Le 17 novembre 1849, à l'Assemblée, Frédéric Bastiat, dans un discours très documenté, et très émouvant, soutint un amendement destiné à autoriser les syndicats ouvriers et la grève, la grève sans violence bien entendu. Il ne fut pas entendu.

Il faudra attendre la loi de 1864, pour que soit reconnu le droit de grève. Cette loi a été promulguée par Napoléon III sous l'influence du libéral Emile Ollivier, premier ministre et ministre de la justice. Il faudra attendre vingt ans de plus pour que devienne légale l'existence des syndicats. Une loi avait été déposée en ce sens dès 1876 par le député libéral Edouard Lockroy. Mais elle fut combattue pendant 8 ans par les socialistes. Poussée par le ministre de l'intérieur libéral Waldeck Rousseau, elle devint la loi du 21 mars 1884. Mais quand en 1900 et 1901 Waldeck Rousseau, devenu président du conseil, tenta de l'étendre en accordant la personnalité civile aux unions de syndicats, il se heurta à l'opposition des socialistes.

Le 2 juillet 1906, le député libéral Gaston Doumergue déposa un projet de loi autorisant la création de conventions collectives. Le congrès de la CGT prit parti contre cette proposition.
A partir de 1908, c'est encore sous l'impulsion des libéraux que furent créées les premières caisses d'épargne. Comme elles étaient privées, elles ne rencontrèrent que sarcasmes de la part des socialistes.

Les socialistes, eux aussi, prétendent être motivés par une morale. Mais il y a une immense différence entre leur morale et la nôtre, sur laquelle je voudrais attirer votre attention. La morale libérale, comme la morale chrétienne, avec laquelle elle se confond d'ailleurs partiellement, s'adresse à l'individu. Elle s'adresse à l'individu pour lui faire assumer la responsabilité de ses actes, et ce faisant assurer la liberté de son prochain. La morale socialiste, elle, proclame certes qu'elle veut le bien de l'individu, mais elle ne cherche à établir ce bien que par l'intermédiaire de l'Etat et de ses lois, c'est à dire par la coercition. Le socialisme et ses avatars définissent ce bien a priori, ils l'inculquent aux enfants par l'éducation, et ils l'imposent par la gestion étatique de toutes les activités humaines.

Ce culte de L'Etat par des gens qui comprennent beaucoup d'intellectuels, c'est à dire des gens qui sont censés observer et réfléchir, a toujours été pour moi une source d'étonnement. Je veux bien qu'il faille une bonne connaissance des mécanismes économiques - qui n'est guère enseignée par l'Education Nationale - pour comprendre tout le mal que fait l'Etat à l'économie. Mais sur le plan social, qui est celui de cet exposé, il n'y a pas besoin d'être très savant pour constater que toutes les horreurs que l'on trouve dans l'actualité et les livres d'histoire sont le fait des Etats : les guerres, les massacres, les déplacements de population, les camps de concentration, les destructions, les enlèvements, les procès truqués, les détentions arbitraires, les tortures, les famines, les persécutions, les confiscations. C'est à chaque siècle et en de multiples endroits que ce culte de l'Etat aboutit aux mêmes dérives abjectes, comme la Terreur en France, le National Socialisme -c'est à dire le nazisme - en Allemagne, ou les exterminations méthodiques opérées au sein de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques.

Les libéraux, eux, en sont conscients, et c'est pour cela qu'ils ont toujours cherché à limiter le pouvoir des Etats. Ce sont eux qui ont inventé le principe de séparation des pouvoirs, si difficile à mettre en œuvre, même dans notre vieille démocratie. Ce sont eux qui ont inventé la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 pour protéger les individus contre l'Etat.

Mais le libéral est conscient que si l'homme peut acquérir des biens par l'effort et la raison, il peut aussi les acquérir aux dépens des autres par la ruse ou par la force. Le libéral accepte donc comme un moindre mal une autorité dont la seule vocation serait précisément de faire respecter les droits individuels. En pratique cela veut dire un Etat limité aux seules fonctions dites "régaliennes" : la Justice, la Police, et la Défense Nationale, ce qui implique une Diplomatie. Toutes les autres fonctions sont mieux accomplies par la libre association d'individus.

Les deux concepts de la morale socialiste dont on entend le plus parler sont l'égalité et la solidarité. Je voudrais vous montrer à quel point ces idéaux, a priori édifiants, sont dévoyés par les mécanismes même du socialisme.

L'égalité. Le libéral combat les inégalités vraiment injustes, c'est à dire celles qui profitent aux hommes politiques et aux fonctionnaires, et les inégalités qui résultent du vol ou de la coercition, qui sont souvent le fait de l'Etat, ou le fait que l'Etat ne fait pas son travail.

Le socialiste, lui, recherche l'égalité de résultat, et c'est ainsi que dans ce pays tout est fait pour encourager celui qui ne veut rien faire, et tout est fait pour mettre des bâtons dans les roues à celui qui entreprend. C'est ainsi que l'Education Nationale, n'ayant pas réussi à uniformiser les résultats des élèves par le haut, s'est résigné à les uniformiser par le bas.

Je vous le demande, n'est-il pas profondément injuste de récompenser de la même façon le paresseux et celui qui se donne du mal? Celui qui fait n'importe quoi et celui qui réfléchit?

La solidarité. Pour le libéral, la solidarité, la sollicitude vis à vis de ses semblables, sont des vertus individuelles qui s'exercent directement ou au moyen de libres associations. La solidarité qui s'exerce par exemple dans les petites communautés, villages, quartiers, lieux de travail, où les gens se connaissent et s'impliquent. L'étude historique des sources de l'aide aux déshérités, montre qu'elle était plus importante, en pourcentage du niveau de vie moyen, lorsqu'elle était privée que depuis qu'elle est publique. On se doute qu'elle était aussi plus souplement adaptée aux besoins réels des individus et qu'elle laissait moins de place aux gaspillages et à la corruption. Je voudrais vous lire à ce sujet quelques lignes de Frédéric Bastiat sur les sociétés de secours mutuels.

"Les sociétés de secours mutuels, [sont une] institution admirable, née des entrailles de l'humanité, longtemps avant le nom même de Socialisme. Il serait difficile de dire quel est l'inventeur de cette combinaison...Toujours est-il que j'ai vu surgir spontanément des sociétés de secours mutuel, il y a plus de vingt cinq ans parmi les ouvriers et les artisans les plus dénués, dans les villages les plus pauvres du département des Landes (écrit en 1848).
Dans toutes les localités où elles existent, elles ont fait un bien immense. Les associés ... sentent tous leur dépendance réciproque, l'utilité dont ils sont les uns pour les autres; ils comprennent à quel point le bien et le mal de chaque individu ou de chaque profession deviennent le bien et le mal communs...

Ce qui a fait jusqu'ici le succès de ces sociétés, - succès lent, à la vérité, comme tout ce qui concerne les masses, - c'est la liberté, et cela s'explique...

Leur écueil naturel est dans le déplacement de la Responsabilité. Ce n'est jamais sans créer pour l'avenir de grands dangers et de grandes difficultés, qu'on soustrait l'individu aux conséquences de ses propres actes. Le jour où tous les citoyens diraient : "nous nous cotisons pour venir en aide à ceux qui ne peuvent travailler ou ne trouvent pas d'ouvrage," il serait à craindre qu'on ne vit se développer, à un point dangereux, le penchant naturel de l'homme vers l'inertie, et que bientôt les laborieux ne fussent réduits à être les dupes des paresseux. Les secours mutuels impliquent donc une mutuelle surveillance, sans laquelle le fonds des secours serait bientôt épuisé. Cette surveillance réciproque, qui est pour l'association une garantie d'existence, pour chaque associé une certitude qu'il ne joue pas le rôle de dupe, fait en outre la vraie moralité de l'institution. Grâce à elle, on voit disparaître peu à peu l'ivrognerie et la débauche, car quel droit aurait au secours de la caisse commune un homme à qui l'on pourrait prouver qu'il s'est volontairement attiré la maladie et le chômage, par sa faute, et par suite d'habitudes vicieuses? C'est cette surveillance, qui rétablit la Responsabilité, dont l'association, par elle même, tendait à affaiblir le ressort.

Or, pour que cette surveillance ait lieu et porte ses fruits, il faut que les sociétés de secours soient libres, circonscrites, maîtresses de leurs statuts comme de leur fonds. Il faut qu'elles puissent faire plier leurs règlements aux exigences de chaque localité."

Voila comment les libéraux conçoivent la solidarité, mais les socialistes baptisent cela "charité", et tournent le concept en dérision comme ils ont tourné le paternalisme en dérision. Pour eux, la solidarité consiste à faire redistribuer par l'Etat de l'argent pris à d'autres. Cela n'a évidemment aucune valeur morale mais donne bonne conscience. Pourquoi venir en aide directement à son prochain, lorsqu'on a déjà payé l'Etat pour le faire?

En pratique, l'Etat tue la compassion. Mais cette fausse solidarité permet de faire mousser les hommes au pouvoir. En réalité, elle est devenue au fil des ans une toile d'araignée si complexe que personne ne la maîtrise plus, et elle laisse par conséquent le champ libre à toutes sortes d'iniquités, de gaspillage, et de corruption. Cela est encore plus vrai lorsque cette pseudo solidarité est exercée par des Etats par l'intermédiaire d'autres Etats. Que l'on ait besoin de rappeler de telles évidences en dit long sur le degré de pénétration de la pensée gauchiste.

En conclusion, le libéralisme s'intéresse à l'individu plus qu'à la société. Il considère que la société n'est qu'un ensemble d'individus libres et responsables, et que tout ce que chacun de nous fait pour les autres, il le fait librement, soit par raison, soit par inclination.

Les socialistes et leurs différents avatars, au contraire, mettent la société au dessus de l'individu. Pour eux, l'individu est une espèce d'animal sacrificiel qui ne compte pas devant la société. Ils la voient comme ayant une vie indépendante des éléments qui la constituent, ces éléments étant eux-mêmes des entités abstraites sans grande importance.

Quant aux hommes de pouvoir, tous les hommes de pouvoir, ceux de droite comme ceux de gauche, ils se donnent pour fonction de diriger la société, et toute action individuelle est pour eux potentiellement déviante et donc dangereuse.

Mais comme on ne peut convaincre, comme on ne peut diriger, sans un substratum moral minimum, les intellectuels de gauche et les hommes de pouvoir, qui ont les uns et les autres une mentalité de prédateurs, se sont accaparés la morale comme ils accaparent tout le reste.

Leur méthode est simple : il leur suffit de faire passer pour égoïste tout individu qui ose penser tout seul, pour exploiteur tout individu qui ose entreprendre, et pour ennemi du peuple tout individu qui met ses intérêts avant ceux de l'Etat. Ils prétendent qu'eux seuls possèdent les vertus d'altruisme et de solidarité.

Tant que vous n'aurez pas assimilé cela, vous serez à la merci des intellectuels de gauche, et vous serez à la merci des hommes de pouvoir de toutes tendances. Si nous, les libéraux, nous voulons sortir du ghetto où nous sommes, il nous faut nous battre sur le terrain de la morale, il nous faut récupérer la morale qu'on nous a volée. Les libéraux adorent les raisonnements économiques et dédaignent le combat politique. Mais les raisonnements ennuient la plupart des gens. En revanche beaucoup de gens sont prêts à se battre, voire à mourir, pour des principes moraux.

Ces principes sont universels. Ce sont les quatre principes du décalogue relatifs à la vie en société : tu ne tueras point, tu ne voleras point, tu ne mentiras point, tu n'envieras point ce qui appartient à ton prochain, ainsi que le principe ajouté par le nouveau testament : "aimez et respectez votre prochain individu par individu" - je le formule à ma manière, mais j'en respecte le sens. Or le communisme tue, les gouvernements volent et mentent, les socialistes font reposer toute leur action sur l'envie, et tous ces gens confondent l'amour du prochain avec les faveurs accordées à tel ou tel groupe d'électeurs.

J'espère vous avoir démontré que les vrais libéraux, eux, respectent les principes moraux de notre civilisation chrétienne.
[Conférence délivrée le 10 septembre 2005 aux Assises Libérales de Bretagne.]